L’engagement artistique
Né dans le tourbillon de 1968, le Théâtre2 l’Acte a pris, dès le départ, le parti d’une rupture avec le théâtre consensuel du temps. Inspirée par les méthodes de Grotowski ou de Barba et à l’écoute des positions politiques du Living Théâtre, et plus tard des avancées du « nouveau théâtre américain » la compagnie a progressivement élaboré sa propre démarche.
En prise avec les remous qui traversent en profondeurs nos sociétés, le Théâtre 2 l’Acte se veut à la fois vigie et catalyse, annonciateur des crises qu’elle amènera sur l’espace pour en produire la catharsis commune.
Cela la conduit à repenser à chaque projet, le rapport acteur/spectateur à travers une scénographie singulière. Partisan d’un langage matériel, fondé sur l’interaction de tous les paramètres scéniques et débarrassé de la tutelle autoritaire du seul texte, ce théâtre prend une forme polyphonique qui est déjà à elle seule une libération pour le regard et l’imagination du spectateur.
A son actif, la compagnie a produit une cinquantaine de spectacles, en salle et hors salle, dans un rapport frontal, comme dans des formes éclatées ou dans des déambulations, ainsi «Itinéraire de Nuit»a inauguré dans notre région cette forme mobile.
Son esthétique peut parfois s’apparenter à l’installation plastique ou à la performance.
Par ailleurs nous travaillons régulièrement avec des musiciens réputés, issus de la musique improvisée, dans des spectacles écrits ou basés sur l’improvisation comme le « Grand Huit ».
Le répertoire de la compagnie est relativement éclectique quant aux époques et aux cultures ; d’Euripide à Genet en passant par Alfred Jarry, Mishima, Heiner Müller, Jon Fosse, Werner Schwab, Edouard Bond, Shakespeare, Marlowe…On trouvera dans cet éventail un fil qui relie tous ces auteurs, celui d’un pouvoir d’ébranlement à résonance tragique ou grotesque.
La compagnie a collaboré avec des auteurs contemporains comme Emmanuel Darley et Bernard Noël avec qui s’est instauré un vrai compagnonnage, et bien sûr avec Serge Pey, complice de toujours, à la scène comme à la rue, et co-auteur d’Auxilio 68, réalisé en collaboration avec le TeatroSinParedes de Mexico.
Par ailleurs, la compagnie s’est intéressée à l’écriture poétique en s’appuyant sur les textes de Bernard Noël encore, mais aussi Georg Trakl pour « Psaume » et Henri Michaux dont nous avons monté les courtes pièces d’ « Affrontements ».
Le recours à ces dramaturges, ou à ces poètes ne nous empêche pas de produire des créations originales à partir d’improvisations ou de propositions scéniques des protagonistes, citons « l’Entonnoir », « Qui Vive », « Terra Incognita » « L’Æntre » où l’invention singulière se mêle à des montages de textes originaux ou pris à la littérature dramatique, romanesque ou philosophique
Des spectacles en direction du jeune public
Dans ce domaine aussi les diverses créations témoignent d’un grand éclectisme, allant du conte classique à des textes d’auteur contemporains « Loup Noir » de Jan Siesling », « 2 Jambes, 2 pieds, mon œil » de Monique Enkell, « L’Ébloui » de Joël Jouanneau et le dernier en date » Une Maison de Rêve pour LaBelleBête ». Musiques, marionnettes, peintures, vidéos, inventions scéniques contribuent suivant les cas à ouvrir l’imaginaire de l’enfant et à le faire voyager dans des univers oniriques ou inquiétants …
L’engagement politique
Indépendamment de la production de spectacles la compagnie, depuis sa création est intervenue dans l’espace public avant même qu’un théâtre de rue professionnel et marchand s’installe avec la reconnaissance qui est le sien aujourd’hui.
Ainsi la compagnie est intervenue sur divers champs par des actions spectaculaires diverses ; contre la peine de mort, en soutien des prisonniers basques, contre le nucléaire, contre la guerre du Golfe, en soutien à diverses grèves, contre les expulsions de sans-papiers, pour les SDF, ou lors de manifestations populaires.
Une action ouverte dans la Ville et dans la Région
La compagnie a été à l’origine de différents lieux qui ont joué un rôle culturel important dans le territoire.
Ce fut d’abord le « Château de Persin-Bas » à Castelmaurou, lieu de vie et de fabrique.
Puis la Fabrique Arnaud Bernard, lieu d’initiatives croisées, art plastique, musique, théâtre, conférences et débats, ensuite L’IREA, plus tourné vers la création et l’expérimentation, ensuite ce fut la création du Théâtre Garonne en collaboration avec Jacky Ohayon, actuel directeur, enfin, après une résidence de trois ans à l’Université Jean Jaurès (le Mirail) la création du Ring que nous avons animé de 2004 jusqu’à fin 2019
Chacune de ces aventures a été pour nous un terrain d’exploration que nous avons voulu ouvrir à toutes les formes artistiques vivantes, danse, théâtre, performance, musique improvisée, avec des moments de débats.
Le devoir de transmettre
Le Théâtre 2 l’Acte se préoccupe de la transmission.
Il se sent dépositaire de tout un mouvement qui dès les années 1960 a renouvelé l’approche du jeu de l’acteur et des formes théâtrales. Il organise un cycle de formation « L’acteur au présent » ouvert aux jeunes comédiens, en prise avec l’évolution actuelle du théâtre.
La compagnie est également disponible pour proposer des sessions de travail en fonction des propositions qui lui seraient faites.
coordonnées : Théâtre 2 l’Acte – 151 route de Blagnac 31200 Toulouse – 05 34 43 26 33 – contact@theatre2lacte.com