Kovalev un petit fonctionnaire travaillé par de grandes ambitions politiques s’aperçoit au réveil qu’il est amputé de son nez, pris pour un phénomène monstrueux il voit s’effondrer ses rêves. 
C’est cette confrontation entre ce « monstre » et la société qui était la base du spectacle ; comment le marginal, non-intégrable, peut répondre à la Presse, à la Police, au Corps médical pour lesquels il apparaît comme une menace.
Visiblement ce cas se référait à l’étudiant soixante-huitard qui n’avait pas compris que son heure était passée.
 
Le jeu était fondé en grande partie sur l’improvisation individuelle et collective avec la participation du public invité à collaborer dans une disposition scénique par foyers distincts où nous placions les spectateurs selon les professions qu’ils nous déclaraient à notre demande à l’entrée.
 
Les diverses séquences s’ouvraient par une scène de ronflements collectifs, des acteurs anonymes mêlés au public. Suivait un passage où les acteurs réveillés flairaient les spectateurs jusqu’à un éternuement suspendu qui se prolongeait par un son tenu, courses, affolement, CRS ordonnant aux spectateurs de sortir leurs papiers d’identité, emprisonnement, interview de la presse puis interrogatoire du psychanalyste, travail à la chaîne … et parallèlement critique de la C.G.T qui avait appelé à reprendre le travail mettant fin à la grève générale.
Le texte était à chaque fois remanié selon l’actualité du moment.
 
Le spectacle fut joué à Toulouse lors d’une réunion de la CFDT -alors ouverte à la contestation- puis dans diverses MJC de Toulouse à Castelnaudary et Carcassonne, il fut ensuite modifié et stylisé dans des formes plus gestuelles sous le titre de « Croisades » pour être donné dans les bâtiments provisoires de la Faculté de Droit à l’Arsenal, en alternance avec « Tout Homme ».